Fracture digitale ? En Belgique ?
Mars 2020 : le monde s’arrête. Le télétravail devient la norme. Les réunions prennent la forme digitale. Le téléphone de Maks n’arrête pas de sonner. Des parents demandent des ordinateurs pour les enfants qui doivent suivre les cours en ligne. Vite, vite, nous distribuons les 120 portables que nous possédons. La demande est grande… Nous tirons la sonnette d’alarme. La Communauté flamande et le Fonds bruxellois nous proposent des subsides. Nous achetons 220 portables d’occasion pour les prêter aux jeunes. Avec le projet Hello PC, les jeunes apprennent à entretenir un ordinateur et à le sécuriser. Un de nos membres donne des cours sur la façon d’enseigner et de se réunir en ligne.
Mars 2020 : le monde bouge. La crise du Corona nous apprend qu’une partie de la population n’est pas connectée, ne dispose pas à la maison d’internet ou d’ordinateur. Les groupes précarisés et la fracture digitale s’invitent à l’ordre du jour. Prendre rendez-vous avec le syndicat, la mutuelle, la banque, Actiris ou à l’hôpital n’est plus possible en ces temps de confinement et de télétravail si vous ne disposez pas de l’accès digital.
Mars 2020 : Maks et la crise. Préparer 350 portables. Mettre en ordre des tablettes pour les maisons de repos. Recevoir les demandeurs d’emploi selon les règles Corona. Commander des masques, des plexiglas et du gel pour les mains. Reconvertir l’atelier ouvert en prestation de services individuels. Organiser les cours en ligne alors que notre public cible n’a parfois jamais touché un ordinateur. Mille et une choses nous tombent dessus, sans oublier l’angoisse et l’insécurité que ressentent nos collaborateurs.
Été 2020 : une respiration. Les activités pour les enfants et les jeunes sont de retour. Capital-Digital organise des stages de vacances. Des demandeurs d’emploi retrouvent le chemin de nos locaux pour les cours. L’angoisse fait place aux périodes de quarantaine pour les membres du personnel. Nous organisons des ateliers avec les jeunes sur la vie en confinement. Ils produisent leurs récits digitaux. Solitude, disputes, difficultés à suivre l’école sont les thèmes récurrents.
Octobre 2020 : Retour à la case départ. Deuxième confinement. Des services essentiels, comme l’accompagnement des personnes qui cherchent un emploi et les espaces informatiques, restent ouverts. Les prestations de services se font en ligne. La demande d’ordinateurs perdure. Nous combinons nos leçons pour débutants avec le service de prêt d’ordinateurs pour la durée de la formation.
Qu’avons-nous appris de cette crise ?
Nous avons tous appris à mieux travailler avec les instruments en ligne et nous avons donné des formations aux enseignants et aux organisations du non-marchand pour les y aider. Nous avons cherché des façons créatives d’organiser des activités en ligne. Mais nous avons aussi remarqué qu’une partie de notre public n’y arrive pas. Pas mal de nos collaborateurs sont vulnérables sur le plan psychologique.
En tant que responsable, il faut investir beaucoup d’énergie dans l’organisation du travail à domicile et dans les plannings concrets. Un peu comme un funambule qui cherche l’équilibre entre panique et services à prester. Notre conscience de cette fracture digitale a grandi. Il ne suffit pas de fournir des ordinateurs alors que les plus fragiles ont besoin de beaucoup d’encadrement et d’aide dans l’utilisation de ceux-ci. Il est plus évident que jamais que les espaces informatiques publics sont indispensables dans le contexte bruxellois. Reste à en convaincre les autorités.
Il y a donc encore du pain sur la planche. Prenez plaisir à lire cette gazette, qui vous conte nos succès et nos espoirs.
« Distribuer des ordinateurs ne suffit pas pour combler le fossé digital. »
BENNY SINTOBIN
Président de Maks asbl
Mars 2020 : le monde bouge. La crise du Corona nous apprend qu’une partie de la population n’est pas connectée, ne dispose pas à la maison d’internet ou d’ordinateur. Les groupes précarisés et la fracture digitale s’invitent à l’ordre du jour. Prendre rendez-vous avec le syndicat, la mutuelle, la banque, Actiris ou à l’hôpital n’est plus possible en ces temps de confinement et de télétravail si vous ne disposez pas de l’accès digital.
Mars 2020 : Maks et la crise. Préparer 350 portables. Mettre en ordre des tablettes pour les maisons de repos. Recevoir les demandeurs d’emploi selon les règles Corona. Commander des masques, des plexiglas et du gel pour les mains. Reconvertir l’atelier ouvert en prestation de services individuels. Organiser les cours en ligne alors que notre public cible n’a parfois jamais touché un ordinateur. Mille et une choses nous tombent dessus, sans oublier l’angoisse et l’insécurité que ressentent nos collaborateurs.
Été 2020 : une respiration. Les activités pour les enfants et les jeunes sont de retour. Capital-Digital organise des stages de vacances. Des demandeurs d’emploi retrouvent le chemin de nos locaux pour les cours. L’angoisse fait place aux périodes de quarantaine pour les membres du personnel. Nous organisons des ateliers avec les jeunes sur la vie en confinement. Ils produisent leurs récits digitaux. Solitude, disputes, difficultés à suivre l’école sont les thèmes récurrents.
Octobre 2020 : Retour à la case départ. Deuxième confinement. Des services essentiels, comme l’accompagnement des personnes qui cherchent un emploi et les espaces informatiques, restent ouverts. Les prestations de services se font en ligne. La demande d’ordinateurs perdure. Nous combinons nos leçons pour débutants avec le service de prêt d’ordinateurs pour la durée de la formation.
Qu’avons-nous appris de cette crise ?
Nous avons tous appris à mieux travailler avec les instruments en ligne et nous avons donné des formations aux enseignants et aux organisations du non-marchand pour les y aider. Nous avons cherché des façons créatives d’organiser des activités en ligne. Mais nous avons aussi remarqué qu’une partie de notre public n’y arrive pas. Pas mal de nos collaborateurs sont vulnérables sur le plan psychologique.
En tant que responsable, il faut investir beaucoup d’énergie dans l’organisation du travail à domicile et dans les plannings concrets. Un peu comme un funambule qui cherche l’équilibre entre panique et services à prester. Notre conscience de cette fracture digitale a grandi. Il ne suffit pas de fournir des ordinateurs alors que les plus fragiles ont besoin de beaucoup d’encadrement et d’aide dans l’utilisation de ceux-ci. Il est plus évident que jamais que les espaces informatiques publics sont indispensables dans le contexte bruxellois. Reste à en convaincre les autorités.
Il y a donc encore du pain sur la planche. Prenez plaisir à lire cette gazette, qui vous conte nos succès et nos espoirs.
« Distribuer des ordinateurs ne suffit pas pour combler le fossé digital. »
BENNY SINTOBIN
Président de Maks asbl