MAKS mène campagne
Depuis un an et demi, MAKS fait campagne avec des milliers de citoyens et des centaines d’associations contre le projet d’ordonnance numérique de Bruxelles. Initiée et coordonnée par Lire et Écrire, cette campagne est un cri des « oubliés » aux politiques : « Nous ne sommes pas des robots ». En d’autres termes, un accueil humain est nécessaire pour permettre à chacun d’accéder plus facilement aux services d’intérêt général et à des droits sociaux effectifs. Malgré cette mobilisation, une majorité de députés bruxellois a voté en faveur de l’ordonnance numérique bruxelloise le 12 janvier 2023. Mais cela a permis de tirer la sonnette d’alarme et de mettre la question au centre du débat public et politique.
Ces citoyens anonymes et oubliés qui se rassemblent pour se faire entendre sont notre public cible et, en premier lieu, les plus vulnérables. Mais il y a aussi nos parents ou grands-parents, nos enfants, ou encore mon amie qui ne parle pas français, ma sœur qui ne sait pas écrire, ou ma tante malentendante…. C’est aussi nous, travailleurs de la santé et de l’action sociale, ou fonctionnaires, qui sommes en première ligne face aux besoins des citoyens et aux lacunes des services en ligne.
C’est pourquoi MAKS travaille avec des résidents et des associations bruxelloises pour s’assurer que les 50 % de la population qui sont numériquement vulnérables ne soient plus oubliés. Nous nous battons pour une société plus humaine et plus inclusive qui ne limite pas l’accès aux services essentiels aux seuls services en ligne.
Lorsqu’il y a un blocage sur une plateforme ou que vos compétences numériques ne vous permettent pas de vous connecter sur internet de manière autonome, il est souvent difficile d’obtenir un rendez-vous avec une personne qui peut vous aider. Cette situation conduit à l’exclusion et à une surcharge de travail d’accompagnement pour les salariés des associations ou les proches (qui n’ont pas de formation ou de ressources pour ce travail). Cette perte d’autonomie rend les citoyens dépendants d’un tiers pour contacter quotidiennement les CPAS, les autorités locales, les banques, les hôpitaux, les écoles, les administrations, les employeurs, etc. Les travailleurs sociaux locaux sont obligés d’aider leurs clients dans leurs démarches administratives en ligne, au détriment de leur mission sociale principale.
Le nombre de services sans rendez-vous physique a augmenté de façon spectaculaire depuis la crise COVID, sans que l’on ait réfléchi aux conséquences. La responsabilité de l’accès au service incombe de facto à l’individu. Les plus vulnérables n’ont qu’une option : demander de l’aide ou ne pas utiliser le service. La mise en ligne du service sans alternative suffisante est un mécanisme de discrimination qui accentue les inégalités et l’exclusion. C’est pourquoi nous demandons le maintien de la possibilité d’un contact téléphonique dans tous les services d’intérêt général et un réseau adéquat pour les services sans rendez-vous physique pour un accompagnement humain dans l’accomplissement des démarches.
Nous demandons également un budget structurel pour une structure d’accueil à bas seuil offrant un accès à l’équipement informatique et à une connexion internet, y compris un soutien humain local et des possibilités de formation.