‘L’année de tous les défis… et de toutes les occasions’
Comment Maks Adultes a-t-il traversé cette année mouvementée ? Pour nous comme pour tant d’autres, cela a été une année très difficile. Heureusement, nous avons pu continuer à travailler, mais nous sommes restés sans clients pendant plusieurs semaines, si pas plusieurs mois. Notre fonctionnement normal a dû cesser d’un jour à l’autre, toutes les activités temporairement suspendues. Mais selon moi, ce sont surtout nos clients qui ont pas mal ramé. Ils ont beaucoup encaissé, tout comme nos collègues.
Et ces collègues, justement, comment ont-ils tenu le coup ?
Au début, il y avait pas mal d’angoisse, avec la peur de perdre notre boulot. Nous sommes une asbl, nous devons nous battre pour recevoir des subsides, et déjà en temps normal c’est un fameux défi. Nos collègues ont été incroyables, ils se sont accrochés, et avec le temps, l’angoisse s’est dissipée.
Comment les clients ont-ils vécu votre approche adaptée à la situation ?
Nous avons tout fait pour rester accessibles. Concrètement, nous avons ouvert une ligne «Maks SOS PC» que les gens pouvaient appeler. Nous avons mis en ligne une sorte d’Open Atelier mais ça n’a pas trop marché. Pour les étudiants, nous avons ouvert la salle Excelsior, une grande salle de fête pour offrir un lieu d’études à un maximum de jeunes dans le respect des règles sanitaires. 55 tablettes ont aussi été réhabilitées et installées dans des maisons de repos. Contre vents et marées, nous avons tout fait pour rester accessibles et disponibles.
Comment les cours ont-ils évolué face aux circonstances ?
Nous avons donné des cours pour Bruxelles Formation. Heureusement, nous avons pu commencer les cours en présentiel et les gens ont ainsi pu acquérir suffisamment de connaissance pour poursuivre en ligne. Cette présence physique du début était vraiment très importante ; les participants auraient été trop stressés si nous avions dû démarrer en distanciel. De plus, nous avons pu prêter des ordinateurs à nos étudiants, qui en sont très reconnaissants. En fait le confinement nous a permis de découvrir de nouveaux outils en ligne et d’en faire du coup une opportunité pour la formation continue. Nos clients étaient un peu en panique au début mais en définitive tout le monde y a vu une bonne occasion d’apprendre des techniques qui seront de toute façon de plus en plus utilisées dans le futur. Quant à nous, cela nous a stimulés à développer nos connaissances sur les alternatives en ligne et à chercher des solutions pour ne pas effrayer nos apprenants et maintenir leur motivation.
Quel a été le cours le plus populaire cette année, et pourquoi ?
En fait, tous nos cours sont populaires ! Et puis, chacun a sa préférence… Le cours en partenariat avec Bruxelles Formation «Parcours d’initiation bureaucratique et certification TOSA» a eu lieu deux fois cette année. Il est populaire parce qu’il donne accès à une certification et nous faisons tout pour que les participants réussissent le test. Et en effet, la plupart l’ont réussi !
En quoi consiste le test TOSA ?
En bref, c’est l’équivalent du permis de conduire, mais pour les ordinateurs. Comme pour l’auto-école, tu fais un rendez-vous dans un centre de certification et tu passes l’examen sur leurs ordinateurs. C’est super motivant. Nous avons aussi organisé les cours d’«Initiation à l’informatique et à la recherche d’emploi», qui donnent aussi accès à un test TOSA.
Et pour finir, un regard sur l’avenir : qu’apportera 2021 à Maks Adultes ?
Nous allons surtout développer le plus possible d’instruments pour l’e-learning, rester hyper actifs dans le quartier et aider le plus de gens possible. La situation est grave. Beaucoup de gens ont perdu leur emploi. Nous sommes toujours en première ligne, c’est notre place.
Comment résumerais-tu l’année 2020 en quelques mots ?
Rester positifs, même quand les temps sont durs ! J’ai réalisé à quel point j’avais de la chance de pouvoir continuer à travailler, contrairement à beaucoup d’autres. Nos responsables se sont démenés pour cela ! Ils ont par exemple demandé une dérogation au bourgmestre d’Anderlecht pour garder ouvertes nos salles informatiques, qui ont été ainsi les seules à Bruxelles. Pour 2021, j’espère vraiment que la situation va s’améliorer et que nous pourrons poursuivre notre travail.
« Nous sommes une asbl, nous devons nous battre pour recevoir des subsides, et déjà en temps normal c’est un fameux défi ».
YOUSSEF LAAKEL
Coach & professeur multimedia